RICHESSE POETIQUE-
Pour le profane, la poésie représente un art mineur : une œuvre écrite agréable à lire ou à entendre ; la référence étant le plus souvent la scolarité. C’est déjà beaucoup.
Bon ! On peut très bien aimer la musique, sans pour autant jouer obligatoirement du violon, du piano, de la guitare, de la flûte, ou encore de la harpe ; d’ailleurs en ce domaine comme en d’autres en matière artistique, il faut avoir des dispositions et des prédispositions ; pour devenir déterminantes, il faut qu’elles nous soient révélées. Cette révélation, prenant différentes formes, correspond à une véritable prise de conscience.
La pédagogie nous apprend les concepts et différents modes de réflexions, plutôt rigides par nécessité de lois ; elle serait incomplète, et en dehors des clous de la réalité, si elle faisait abstraction de l’instinct humain toujours prompt à user des métaphores, et notamment l’usage du concept même : à la rigidité conceptuelle, il offre une grande malléabilité.
Dans l’antiquité grecque, la place du mythe est avérée et l’on voit combien l’homme aime écouter les histoires épiques dans lesquelles la réalité est toujours bien meilleure qu’elle ne l’est vraiment. Nietzsche voit l’intellect comme le maître de la dissimulation qui permet à l’homme de vivre ses « saturnales ». Il peut ainsi traiter d’égal à égal tant qu’il sait s’en persuader.
Si l’intellect humain est ainsi fait, nous pouvons prudemment en conclure que nous avons tous en nous cette richesse poétique prête à éclore pour peu qu’un ensemble de conditions soient réunies pour nous la révéler. Bien sûr, suivant la personnalité de chacun, le processus sera plus ou moins contenu, jusqu’au jour ou l’outre explosera d’une longue macération.
Et donc poète depuis toujours, bien que l’ignorant, chacun pourra retrouver ce regard poétique de l’enfance.
vendredi 28 mars 2008
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